RAINBOW - On Stage - 1977

encore un autre bon live

- Ronnie James Dio (chant)
- Ritchie Blackmore (guitare)
- Jimmy Bain (basse)
- Cozy Powell (batterie)
- Tony Carey (claviers)

1. Kill The King
2. Man On The Silver Mountain/ Blues/Starstruck
3. Catch The Rainbow
4. Mistreated
5. Sixteenth Century Greensleeves
6. Still I’m Sad

Au tout début, ça ne sentait pas bon... Premier live de Rainbow après seulement deux albums studio, ça sentait le coup commercial ; Ritchie Blackmore devait à l'époque se souvenir des millions de copies vendues du fantastique live Made In Japan de Deep Purple (son ancien groupe) et pensait bien, après un succès critique unanime et les bonnes ventes de Rising, rafler un peu d'argent avec son nouveau groupe. Ensuite il y avait pire : la set list. Deux chansons d'un quart d'heure (j'ai souvent un mal fou à supporter les longues impros soporifiques récurrentes sur les lives des sixties et seventies), deux chansons aux alentours de dix minutes, un titre à la longueur normale (pour l'ouverture traditionnelle) et... Un medley... UN MEDLEY ! Si il y a UNE chose que je déteste plus que les chansons de 15 minutes, c'est bien les medleys, parce que medley ca signifie 1/longueur et 2/chansons coupées. Enfin, pour couvrir le tout, il n'y avait aucun extrait du chef d'oeuvre Rising (si on excepte le petit bout de "Starstruck" présent dans le medley.
Mais il en fallait plus que ça pour le décourager le Requiem et, enflammé par deux critiques plus que positives sur l'album, je me décidais à acheter ce On Stage disponible pour la modique somme de $13... PUTAIN DE MERDE! Peut être les $13 les mieux dépensés de ma vie (attention, j'ai bien dit 13 dollars et non pas 13 euros :-) !), parce que non seulement On Stage m'a PLU (ce qui n'est pas toujours évident) mais cet album m'a arraché la gueule et est allé directement se placer dans mes albums favoris de tous les temps !

Le mot clé du chef d'oeuvre qu'est On Stage est probablement TRANSCENDANCE, une transcendance qui transpire de la voix de Dio, de la guitare de Blackmore, des futs de Powell, de la rythmique de Bain et de l'orgue de Carey, une transcendance qui s'infiltre dans les chansons, transformant une petite ballade comme "Catch The Rainbow" en longue escalade épique de 15 minutes pas chiante pour un sou.
Plus qu'un groupe, Rainbow est une combinaison de talents et c'est en live que cette équipe ultime contenant les meilleurs de leurs catégories se révèle dévastatrice: Rainbow dans les années qui suivirent ne récupérera JAMAIS un aussi bon line-up, et le caractériel Blackmore virera une par une les fines lames qu'il avait sorties de l'incognito.
Dès le titre d'entrée, le speed "Kill The King" (qui faisait office d'inédit à l'époque et qui n'apparaîtra que sur l'album suivant Long Live Rock 'n' Roll), véritable décharge d'énergie au duel guitare/orgue incroyable, la machine Rainbow est lancée ; le medley "Man On The Silver Mountain/Blues/Starstruck" est tout sauf ennuyeux et si on regrette que l'extrait de "Starstruck" soit si court, on se régale avec le petit "Blues" composé par Blackmore et avec l'hymne "Man On The Silver Mountain", titre mythique du groupe. "Catch The Rainbow", sa longue montée en puissance et son solo de guitare sans fin laisse baba ; "Mistreated", empruntée au catalogue de Deep Purple pousse la voix grandiose de Ronnie James Dio - si elle n'était pas déjà assez incroyable - à un tout nouveau palier (I've been mistreateeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeed !!!!!!). "Sixteen Century Greensleeves" et son ambiance médiévale permet de se remettre petit à petit des deux titres longs et énormes qui viennent d'être proposés pour terminer sur la reprise des Yardbirds "Still I'm Sad" (avec chant, contrairement à la version de Ritchie Blackmore's Rainbow) tonitruante (écoutez moi les vocaux de Dio !!!!!!) avec son break de guitare ultra rapide et sa longue impro de claviers pour finir sur une fin à rallonge tellement belle qu'on aimerait qu'ils continuent à la rallonger pour toujours.
Bon, OK, on peut regretter l'absence du divin "Stargazers" ou du non moins excellent "Temple Of The King", et Blackmore à fait retirer certains des solos aux chansons histoire de les raccourcir mais l'album dure quand même une heure et ce serait une torture de retirer l'une des compositions de ce live pour en accueillir une autre, aussi bonne soit elle.
Ajoutez pour couvrir le tout une production assurée par un certain Martin Birch (qui a aussi produit les mythiques lives Made In Japan de Deep Purple et Live After Death de Iron Maiden) qui détache chaque instrument afin d'entendre la guitare à gauche et l'orgue à droite, donnant un son propre et mettant en valeur chaque instrument.
Achetez le, volez le, gravez le, blastez le dans votre voiture ou écoutez le seul dans le noir, tous ce que vous voulez mais ce live est indispensable ne serait-ce que pour s'extasier en écoutant les vocalises parfaites de Ronnie James Dio (merde, comment un mec aussi petit peut avoir une voix aussi puissante ?) et les solos improvisés du maître Blackmore, selon moi bien meilleurs que ceux de tous ses contemporains, Jimmy Page et Hendrix inclus (sacrilège ?).

très bon live cAf

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